Réaliser un audit énergétique est un investissement important pour améliorer l'efficacité énergétique d'un bâtiment et réduire les coûts d'énergie. Mais combien de temps un audit énergétique reste-t-il pertinent ? La durée de validité d'un audit n'est pas une donnée fixe, mais dépend de plusieurs facteurs clés qui influencent sa pertinence au fil du temps.
Facteurs influençant la durée de validité d'un audit énergétique
Type d'audit énergétique
La première variable à considérer est le type d'audit énergétique réalisé. Un audit complet, qui analyse l'ensemble des consommations énergétiques d'un bâtiment, sera plus pertinent sur le long terme qu'un audit partiel focalisé sur un seul élément, comme le système de chauffage ou l'isolation. Par exemple, un audit complet réalisé sur un immeuble de bureaux de 5000 m² sera plus pertinent qu'un audit partiel sur le système de climatisation d'un magasin de 200 m².
L'état du bâtiment et ses équipements
L'âge du bâtiment, son isolation, les systèmes de chauffage et de ventilation, les fenêtres, etc. sont autant de facteurs qui peuvent influencer la durée de validité de l'audit. Un audit réalisé sur une maison ancienne mal isolée, avec une chaudière à gaz datant de 1980, sera moins valable qu'un audit sur une maison neuve et bien isolée, équipée d'une pompe à chaleur récente. La présence d'équipements obsolètes ou peu performants peut ainsi réduire la pertinence de l'audit, car les recommandations ne prendront pas en compte les technologies actuelles et les gains d'efficacité potentiels.
Par exemple, un audit énergétique réalisé en 2020 sur une maison individuelle datant de 1960 et équipée d'une chaudière à gaz à condensation de 2010, pourra être moins pertinent si la chaudière est remplacée par un modèle plus performant en 2025. L'audit devra alors être mis à jour pour prendre en compte les nouveaux équipements et leurs performances.
Les changements et évolutions post-audit
Toute modification apportée au bâtiment après l'audit peut affecter sa validité. Cela peut inclure des rénovations, des installations de nouveaux équipements, des changements d'occupation ou de modification des habitudes de vie des occupants. Par exemple, si un garage est aménagé en pièce habitable après un audit énergétique, l'audit devra être mis à jour pour tenir compte de la nouvelle surface habitable et de l'impact sur les besoins énergétiques du bâtiment.
De même, une entreprise qui augmente sa production et installe des équipements supplémentaires aura besoin de faire une mise à jour de son audit énergétique pour prendre en compte l'augmentation de sa consommation énergétique. L'audit initial ne reflétera plus la situation réelle et les recommandations ne seront plus pertinentes.
L'évolution des technologies et des réglementations
L'évolution des technologies et des réglementations en matière d'efficacité énergétique est un facteur clé à prendre en compte. De nouvelles technologies plus performantes apparaissent constamment sur le marché et les réglementations évoluent pour imposer des normes plus strictes. Par exemple, un audit qui recommandait l'installation de panneaux solaires en 2020 pourrait être remis en question par l'arrivée sur le marché de pompes à chaleur plus performantes et moins coûteuses en 2023.
- L'arrivée de nouvelles technologies comme les pompes à chaleur, les systèmes de ventilation performants ou les technologies de gestion intelligente de l'énergie peut remettre en question les recommandations d'un audit énergétique plus ancien.
- Les nouvelles réglementations en matière d'isolation, de chauffage ou de ventilation peuvent imposer de nouveaux standards et rendre obsolètes certaines recommandations de l'audit. Par exemple, la RT 2012 a introduit de nouvelles exigences d'isolation pour les maisons neuves. Un audit réalisé avant cette date ne sera pas nécessairement conforme aux nouvelles normes.
La durée de validité : entretien et mise à jour
La notion de péremption d'un audit énergétique n'est pas une date fixe. Il est important de maintenir la pertinence de l'audit en le suivant régulièrement et en le mettant à jour si nécessaire. Un audit réalisé en 2018 ne sera pas forcément obsolète en 2023, mais il est crucial de le maintenir à jour pour en garantir la pertinence.
- Contrôle régulier de la consommation énergétique : Surveiller la consommation d'énergie du bâtiment et comparer les données avec les estimations de l'audit permet de détecter d'éventuels écarts et de prendre des mesures correctives. Par exemple, si la consommation d'énergie a augmenté de manière significative par rapport aux estimations de l'audit, il est important d'identifier les causes de cette augmentation et de mettre en place des solutions pour réduire la consommation.
- Révision des recommandations de l'audit : Il est important de relire régulièrement les recommandations de l'audit et de vérifier si elles restent pertinentes au regard des évolutions du bâtiment, des équipements et des technologies. Si des recommandations ne sont plus pertinentes, il est nécessaire de les adapter aux nouvelles technologies et aux besoins actuels du bâtiment.
- Mise à jour de l'audit en cas de changements majeurs : En cas de rénovation, d'installation de nouveaux équipements, de changement d'occupation ou de modification des habitudes de vie des occupants, il est important de mettre à jour l'audit énergétique pour en garantir la validité.
- Réaliser un nouvel audit après un certain temps : Il est recommandé de réaliser un nouvel audit énergétique tous les 3 à 5 ans, en fonction des caractéristiques du bâtiment et des évolutions technologiques et réglementaires. Un audit régulier permet de suivre l'évolution des performances énergétiques du bâtiment, d'identifier les points faibles et de mettre en place des solutions pour améliorer l'efficacité énergétique.
Par exemple, pour un bâtiment commercial de 1000 m² construit en 1990 et équipé d'une chaudière à gaz ancienne, il est recommandé de réaliser un nouvel audit énergétique tous les 3 ans. Cela permettra de prendre en compte l'évolution des technologies, les changements de comportement des occupants et les modifications apportées au bâtiment. L'audit permettra également de suivre l'évolution de la consommation énergétique du bâtiment et d'identifier les actions à mettre en place pour optimiser les performances énergétiques.
Déterminer la validité : un cas pratique
Prenons l'exemple d'un bâtiment résidentiel de 150 m², construit en 1970, situé à Paris. Le bâtiment est équipé d'une chaudière à gaz datant de 1995 et de fenêtres simples vitrage. Un audit énergétique a été réalisé en 2015 et a recommandé l'installation de fenêtres double vitrage, d'une isolation des combles et de l'installation d'un système de chauffage plus performant. Le propriétaire a effectué les travaux d'isolation des combles en 2018 et a remplacé les fenêtres simples vitrage par des fenêtres double vitrage en 2020. La chaudière à gaz est toujours en place et n'a pas été remplacée.
Dans ce cas, l'audit énergétique de 2015 n'est plus tout à fait pertinent. Les recommandations concernant l'isolation des combles et le remplacement des fenêtres sont désormais obsolètes. En revanche, la recommandation concernant le remplacement de la chaudière à gaz reste pertinente. Il est important de réaliser un nouvel audit énergétique pour prendre en compte les modifications apportées au bâtiment et pour actualiser les recommandations. Le nouvel audit devra également prendre en compte les nouvelles technologies disponibles et les dernières réglementations en matière d'efficacité énergétique.
L'audit énergétique est un outil important pour optimiser les performances énergétiques d'un bâtiment et réduire les coûts d'énergie. En suivant les conseils de cet article, vous pouvez maximiser l'impact de votre audit et réaliser des économies d'énergie sur le long terme. N'oubliez pas que l'évolution des technologies et des réglementations est constante, il est donc crucial de maintenir son audit à jour pour garantir sa pertinence et sa capacité à vous guider vers des solutions efficaces et durables.